Le meilleur coup droit à droite, le meilleur revers (ou le gaucher) à gauche ? En réalité choisir son meilleur côté en double, nous allons le découvrir, c’est un peu plus compliqué que ça…
– « Au fait, tu préfères jouer de quel côté ? »
– « Euh j’en sais rien, comme tu veux ! »
Que ceux qui ne se seraient jamais posés ces questions juste avant un double – parfois décisif – lèvent la main ! Avouez-le : le choix du côté, dans les matchs de double amateurs, relève bien souvent de l’approximation, voire carrément de l’improvisation. Le problème étant qu’on ne joue pas si souvent que cela un double en compétition, et pire même on le joue le plus souvent avec des partenaires différents, sans forcément bien connaître nos forces et nos faiblesses respectives, et c’est là une grave erreur !
Pourtant tout comme les pros, les joueurs amateurs gagneraient à mieux s’y préparer. Car le choix judicieux du « bon côté » peut faire toute la différence sur les points importants. D’ailleurs, on aurait tout aussi bien pu se poser la question suivante avant de commencer
« Comment bien choisir son partenaire de double ? »
C’est en apparence une autre question mais en réalité cela revient à peu prêt au même, car pour pouvoir y répondre, il faut là aussi bien connaître son partenaire de double, aussi bien humainement que tennistiquement. Et cela est vraiment indispensable pour mieux se positionner sur le terrain l’un par rapport à l’autre « les yeux fermés » comme on le dit souvent, et mieux se répartir les rôles.
Finalement bien choisir son côté, c’est non seulement connaître parfaitement ses forces et ses faiblesses, mais aussi celles de son partenaire. L’équation se résout toujours à deux, raison pour laquelle on peut préférer jouer d’un côté avec un partenaire, et de l’autre côté avec un autre partenaire. Le meilleur exemple a été donné pendant la Coupe Davis par Rafael Nadal, qui a joué un double côté droit avec Marcel Granollers, et l’autre côté gauche avec Feliciano Lopez. A chaque fois avec succès.
Trois cas de figures sont à prendre en compte.
1 – Trouver sa diagonale de force
L’une des toutes premières questions à se poser est de savoir lequel des deux partenaires est le plus fort en coup droit, et lequel est le plus fort en revers. Ou, si les deux ont le même point faible, lequel est le « moins mauvais ». Et ce en ne perdant pas de vue que l’on jouera essentiellement croisé, parfois décroisé, mais rarement long de ligne.
« Le premier critère à savoir, c’est dans quelle diagonale on est le plus fort en fond de court. Ça a un rapport avec la force du coup droit, la force du revers, si on est plus fort en décalage décroisé ou en croisant ses frappes…
Le deuxième critère, le plus important, est de savoir de quel côté on retourne le mieux croisé. Généralement, c’est le même côté, mais pas forcément… »
Le coup droit étant le point fort de la majorité des joueurs, on considère de manière basique que si la paire est constituée d’un droitier et d’un gaucher, les deux vont se placer sur leur coup droit : c’est-à-dire à droite, côté égalités, pour le droitier, et à gauche, côté avantages, pour le gaucher. On va voir maintenant que ça n’est pas si « simple »…
2 – Placer le coup fort au centre
On s’aperçoit qu’à haut niveau, et peut-être de plus en plus, les gauchers jouent en réalité souvent à droite. C’est le cas de Rafael Nadal, donc, mais aussi de Bob Bryan, Jamie Murray…
Explication : « Il faut savoir qu’en double, plus on monte dans les niveaux, plus les joueurs ont tendance à servir le T, pour boucher les angles aux relanceurs. Ces derniers, en réponse à cela, préfèrent alors mettre leur coup fort au centre.«
A haut niveau, les joueurs aiment aussi placer leur « volée forte » au centre, qui diffère parfois du « coup fort » du fond de court. En effet « En double, la plupart des passings arrivent au milieu du court, donc ce n’est surtout pas là qu’il faut mettre sa volée faible.«
En réalité la « volée forte » n’est pas un des premiers critères à prendre en compte dans le choix du côté chez les amateurs. « Car le partenaire du relanceur ne touche pas la balle avant le 4ème coup de raquette, et encore, ça n’est pas évident que ce soit une volée. »
3 – Limiter la différence de niveau entres partenaires
Dans ce cas, l’équation se complique encore un peu plus car il y a plusieurs écoles. L’une qui a longtemps fait loi est de placer le joueur le plus fort du côté des avantages. « Car c’est là où l’on joue le plus de points importants, les balles de jeu, les avantages, donc il faut impérativement mettre le plus solide ce côté-là », mais cette théorie a perdu un peu de sa véracité avec la généralisation du « no-ad » (plus d’avantages) dans les tournois de double.
Dans un tel cas de disparité ce qui doit primer désormais, c’est la préférence du joueur le plus faible. « De cette manière, on équilibre les niveaux et on homogénéise l’équipe. » Pensez-y !
Conclusion
On le voit, le choix du côté en double est extrêmement complexe, parce qu’il y a énormément de paramètres à prendre en compte. Surtout, il y a la théorie, et il y a la pratique… Le mieux reste encore de faire des tests lors d’entrainements sans réel enjeu. « N’oublions pas que l’on a le droit de changer de côté après un set, donc il ne faut pas hésiter si les choses se sont mal passées, on peut avoir de bonnes surprises. Après, si on a l’occasion de jouer régulièrement avec le même partenaire, n’hésitez pas à essayer les deux configurations. Rapidement, vous trouverez ainsi celle qui est la meilleure… »
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