Comment gérer au mieux vos matchs avec ou sans public ?

Un nouveau petit article qui tombe à pic en cette période de tournois, et de championnats qui arrivent. Cela faisait longtemps, en espérant que celui-ci sera bénéfique au plus grand nombre d’entre vous, petits et grands … 🎾

Voici quelques conseils pour mieux vous y préparer

Il n’est jamais facile d’affronter le regard d’un public qui a peut-être choisi son camp, et notamment pour les plus jeunes. Alors comment gérer cette problématique du public quand on est joueur ?

  • Premier constat : le public, en tennis, a toujours une influence un peu comme au football ou l’on parle du 12ème homme. Mais il aura un impact différent selon les acteurs : très négatif pour ceux qui ne s’y sont pas préparés -« on est en train de me regarder, de me juger« -, et sans effet pour ceux qui sont capables de gérer cet élément, et parfois même positif pour ceux qui savent en jouer pour se surmotiver.
  • Pour les plus jeunes, le regard des proches est particulier car il s’appuie sur un lien affectif naturel. On a tous vu ces regards semi-inquiets de certains adolescents, cherchant à être rassurés par leur clan, quasiment après chaque coup. Mais attention ! Cela peut créer une dépendance excessive qui, au fil des années, s’avérera toxique et empêchera le joueur d’acquérir l’autonomie nécessaire aux exigences de la compétition.
  • A l’inverse, certains entourages, parfois avec les meilleures intentions du monde, mettent une pression négative sur le joueur. Sans en avoir pleinement conscience, ils vont le détourner de son ressenti personnel, de ses propres performances et de son plaisir de jouer pour le focaliser sur des notions anxiogènes de comparaison avec les autres, de classements ou de résultats. Ces éléments n’étant pas sous le contrôle du joueur, il aura tendance à stresser, se fatiguer plus vite, parfois se blesser et souvent, à terme, arrêter le tennis… !
  • Pour l’ensemble de ces raisons, il est très important que les parents restent à leur place et témoignent à leurs enfants leur soutien quel que soit l’issue d’un match.

Voici donc six conseils pour (mieux) jouer devant un public

1) Ne donnez aucun pouvoir au public

Gare à l’enjeu d’un public qui veut me faire perdre. Ou à l’enjeu d’un public bienveillant qui veut à tout prix que je gagne. Ne pas donner de pouvoir au public signifie ne pas se laisser embarquer par un film imaginaire : « ah, ils m’en veulent ! » ; « ils sont injustes ! » ; « mes parents ne seront contents que si je gagne, etc… ».
Ces sentiments sont souvent très forts chez les plus jeunes.

2) Rendez-vous responsable de ce qui se passe sur le court

Un coup droit raté, une double faute, ce n’est pas à cause du public. J’en suis responsable ! Ce n’est pas une idée toujours facile à admettre mais c’est une notion importante car c’est ce qui donne du pouvoir. Si je suis responsable de la situation, alors, je peux la faire évoluer, la corriger.
C’est moi le maître, pas l’extérieur, pas l’entourage. En basculant dans ce registre, on devient extrêmement fort. Les joueurs qui assument leur pleine responsabilité ont un impact sur le public, et non plus l’inverse, et de fait, sur l’adversaire. C’est fondamental.

Un public important vous observe, qu’importe, concentrez-vous sur ce qui se passer sur le court !

3) Acceptez le point qui vient d’être joué

Pour une raison très simple : « Je ne pourrai jamais revenir en arrière« . « Accepter » ne signifie pas « se résigner » mais, au contraire, arrêter le film dans sa tête qui va rejouer sans cesse un point perdu et générer une spirale négative. Accepter permet donc de ne pas se résigner, de ne pas rester « collé » à un point perdu pour se donner toutes les chances de performer les points suivants.

4) Recentrez votre corps dans l’instant présent en respirant calmement

En permettant à mon corps de prendre conscience du moment présent, je lui donne toutes les chances d’être le plus performant possible. Une astuce simple pour y parvenir est d’activer le maximum de sens : par exemple, sentir l’odeur de la balle, savourer le goût de ma boisson même si ce n’est que de l’eau ; apprécier la texture de ma serviette.

Ces sensations, simples, permettent au corps de rester accroché au réel, donc au présent, et de gommer l’influence du public qui, elle, nous en éloigne.

Par nos pensées négatives, par nos interprétations erronées, on devient le scénariste d’un film qui nous embarque sur une fausse piste : satisfaire l’idée que l’on se fait des attentes du public. C’est souvent une création et cette idée est plus nocive que le public lui-même.

Si le public avait un réel impact sur les joueurs, il aurait le même impact sur tout le monde. Et justement, ce n’est pas le cas. C’est donc bien la preuve que c’est l’idée que l’on se fait du public qui a une influence. Le corps, lui, ne comprend que le présent. Si vous l’embarquez dans un scénario passé ou futur, il ne sera plus efficace du tout.

5) Concentrez votre attention sur le point à venir

Ce doit être mon unique challenge. C’est capital. Qu’on soit 30/4 ou un numéro un mondial, on a une même problématique : le point qui va arriver ! C’est le défi le plus important du joueur de tennis. Ensuite, il faut bien sûr s’appuyer sur ses qualités et appliquer un plan de jeu, si on en a un.

6) Revenez à la notion de jeu

Le tennis est un jeu, alors il faut jouer au tennis, dans le sens premier du terme. L’enjeu doit passer après le jeu et même le « je ». Public ou pas public, je joue, je m’amuse ! Cette notion toute simple est capitale car certains joueurs sont tellement dans le stress que justement ils ne jouent plus. Et si on ne prend plus de plaisir, on souffre et on perd tous ses repères et les points importants !

Le public est là pour apprécier le jeu alors… jouez !